Vices cachés ou dol, quelles sont les conséquences ?

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Publié le: 01-03-2024

Lors de la vente d’un bien immobilier, il est important de ne pas chercher à cacher les défauts éventuels de votre bien car cela peut être très lourd de conséquences.

En effet, l’acquéreur d’un bien immobilier qui découvre, après son achat, un défaut jusqu’alors invisible, peut demander l’annulation de la transaction ou un remboursement d’une partie du prix. En l’occurrence, un point extrêmement important, si le vendeur possédait les informations qu’il aurait volontairement caché à l’acquéreur, le problème n’est plus tout à fait le même et les conséquences non plus…

Vice caché ou dol ?

Les conséquences juridiques n’étant pas du tout les mêmes, il est essentiel de savoir si l’on parle de vice caché ou de dol.

Un vice caché est un défaut qui n’était ni connu ni apparent au moment de l’achat, qui existait au moment de l’achat, et qui rend le produit partiellement ou totalement impropre à l’usage que l’acheteur est censé pouvoir en faire. Le vice caché est un motif légal de remboursement du produit, ou de réduction du prix. L’acheteur doit néanmoins pouvoir prouver les 3 conditions du vice caché – défaut non apparent, existant au moment de l’achat et rendant le produit inutilisable dans les conditions normalement attendues.

On dénomme dol, l’ensemble des agissements trompeurs ayant entraîné le consentement qu’une des parties à un contrat n’aurait pas donné, si elle n’avait pas été l’objet de ces manœuvres. Le dol suppose à la fois, de la part de l’auteur des manœuvres, une volonté de nuire et, pour la personne qui en a été l’objet, un résultat qui lui a été préjudiciable et qui justifie qu’elle obtienne l’annulation du contrat fondée sur le fait que son consentement a été vicié. Dans le cas du dol, le vendeur avait non seulement la connaissance du problème mais l’intention de le cacher pour vendre le bien.

La garantie pour vice caché.

La garantie des vices cachés a pour vocation de garantir l’acquéreur des défauts cachés du bien qu’il a acheté et qui le rendent impropre à l’usage destiné ou qui en diminuent grandement l’usage.

En d’autres termes, relèvent du vice caché les défauts du bien immobilier qui étaient cachés au moment de la vente, et qui le rendent le bien à l’usage auquel il était destiné ou qui diminuent tellement cet usage que l’acquéreur n’aurait pas pris la décision d’achat, ou en tout cas pas à ce prix-là, s’il en avait eu connaissance » (article 1641 du Code civil).

En revanche, le vendeur n’est pas responsable des défauts qui étaient apparents (article 1642)

Pour pouvoir avoir recours à cette action, vous devez apporter la preuve :

  • du vice,
  • de son antériorité par rapport à la vente
  • de son caractère caché, c’est-à-dire que vous ne pouviez pas le savoir de façon simple.

Le dol.

Dès lors que le vendeur a été de mauvaise foi, qu’il a cherché à cacher le défaut, alors il y a tromperie et l’on parle de dol. Une simple information dissimulée par le vendeur peut constituer un dol si l’information était déterminante dans le choix d’acheter le bien.

Compte tenu du caractère intentionnel du dol, les conséquences ne sont évidement pas les mêmes.

Que risque le vendeur en cas de découverte d'un vice caché ou de dol ?

Dans les 2 ans qui suivent la découverte du vice caché et dans les 5 ans qui suivent la vente, l’acquéreur va pouvoir engager une action pour vice caché. En cas de dol, les délais sont beaucoup plus longs puisque vous avez 5 ans à partir de la découverte du dol pour engager une action.

Si le vendeur est déclaré responsable des vices cachés par le juge, l’acquéreur peut, au choix, demander l’annulation de la vente ou une diminution de son prix (articles 1644 et 1646 du Code civil).

S’il choisit l’annulation de la vente, le vendeur devra alors rembourser à l’acquéreur, le prix d’acquisition ainsi que les frais de notaire.

S’il choisit une réduction du prix, le calcul de la baisse de prix sera alors déterminé par voie d’expertise.

Dans le cadre du dol, dès lors qu’il est avéré, le vendeur de mauvaise foi pourra en outre être condamné à verser des dommages et intérêts (article 1645 du Code civil).

Le vendeur peut-il s'exonérer de sa responsabilité ?

Le vendeur peut en effet s’exonérer de sa responsabilité en intégrant dans l’acte de vente, une clause indiquant qu’il ne sera pas tenu de garantir l’acquéreur en cas de vice caché.

Ces clauses, présentes dans la majorité des actes notariés, ne sont valables que si le vendeur est un non-professionnel et qu’il est de bonne foi.

Le dol ne rentre évidement pas dans le champ de ces clauses d’exonération de responsabilité.

L'environnement du bien est également concerné.

La responsabilité du vendeur peut aller au-delà de son seul bien immobilier.

Comme le rappelle le journal Le Monde ( https://www.lemonde.fr/argent/article/2019/05/25/la-rocade-l-agent-immobilier-et-le-devoir-de-conseil_5466962_1657007.html ) fin 2010, un couple vend un logement dans la région de Pau (Pyrénées-Atlantiques) sans dire aux acheteurs qu’une rocade est sur le point d’être construite à moins de 50 mètres.

Les acquéreurs ont attaqué les vendeurs et obtenu l’annulation de la vente ainsi que le remboursement des sommes versées car ils ont pu prouver que le vendeur était parfaitement au courant de la construction de cette rocade (il faisait partie d’un comité d’opposants à sa construction) et l’avait sciemment caché lors de la vente.

Les vendeurs n’ont pas été les seuls condamnés puisqu’ils se sont retournés contre leur agent immobilier en lui reprochant de ne pas avoir attiré leur attention sur la nécessité d’informer les acquéreurs du projet de rocade et que la Cour de Cassation, dans un arrêt du 9 janvier 2019 récemment rendu public, leur a donné raison en rappelant que la loi Hoguet, qui régit la profession, impose à l’agent immobilier un devoir de conseil : il aurait dû attirer l’attention des vendeurs sur les risques encourus s’ils refusaient de prévenir les acheteurs.

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